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De la photo par Hill d’une petite pêcheuse de New Haven, Walter Benjamin a écrit que « le réel [y] a en quelque sorte brûlé le caractère d’image». Ce n’est pas seulement à ce cliché de 1845 qu’il faut appliquer un tel jugement mais à l’ensemble de la photographie argentique. Tout au long de son histoire, l’image photographique a fait l’objet d’une suspicion sur sa véritable nature.
De la photo par Hill d’une petite pêcheuse de New Haven, Walter Benjamin a écrit que « le réel [y] a en quelque sorte brûlé le caractère d’image ». Ce n’est pas seulement à ce cliché de 1845 qu’il faut appliquer un tel jugement mais à l’ensemble de la photographie argentique. Tout au long de son histoire, l’image photographique a fait l’objet d’une suspicion sur sa véritable nature. Tantôt on a voulu la maquiller en représentation artistique et tantôt la réduire à une simple trace de réel. Mais il est peut-être temps, à présent que son histoire est achevée, de faire face à son hétérogénéité foncière. De Talbot à Boiffard, de Stieglitz à Walker Evans, des Becher à Denis Roche, la photographie aura été révélatrice d’une impureté beaucoup plus générale. Une impureté qui concerne aussi les autres arts mais que, sous leur vernis d’idéalité, nous n’avons pas su reconnaître.
Laurent Jenny est professeur honoraire de l’université de Genève, critique et écrivain. Il est également membre du comité de rédaction de la revue Po&sie. Il est l’auteur d’essais sur l’idéologie littéraire et esthétique. Il a publié, entre autres, La Parole singulière (1990); La fin de l’intériorité (2002); Je suis la révolution (2008); La vie esthétique (2013), ainsi que de nombreux articles sur l’art et la photographie.
Information complémentaire
ISBN | 9788869762017 |
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Date de parution | 2019 |
Pages | 150 |