Le cinéma est un songe

La naissance et la diffusion des nouvelles images – photographie, cinéma, télévisionet oeuvres audiovisuelles – ont entraîné une importante révolution épistémologique : elles ont conduit l’homme contemporain à adopter une attitude confiante non seulement
envers l’image, mais aussi le réel. Le savoir moderne qui a fait exploser les certitudes de l’homme en des centaines de vérités relatives a été évincé. Le double parfait du réel offert par les nouveaux médias a silencieusement supprimé le doute sur la fidèle restitution de la réalité en images et, par conséquent, sur les manifestations du monde externe. C’est ainsi que s’est suivie une attitude prête à accueillir la vérité supposée des apparences, offertes par les images et par les phénomènes du réel, qui fait en sorte que la potentialité des nouvelles images conduise le spectateur à vivre une tromperie extatique, se réalisant à la fois dans le milieu de la communication
et celui artistique. Pour contraster cette crédulité, cette dégradation mentale, comme l’a définie Joseph Conrad, répandue dans la société contemporaine, il sera nécessaire de récupérer les principes et les thématiques de la pensée moderne née au XVIIe siècle, afin de non seulement s’opposer aux illusions et aux tromperies, mais aussi mieux comprendre la nature des nouvelles images, qui s’avèrent être des filles de la modernité.

Andrea Rabbito est maître de conférences à l’Université “Kore” d’Enna où il enseigne Cinéma et culture moderne et Langages audiovisuels. Ses recherches portent sur le cinéma, la photographie et la télévision. Il est l’auteur du volume L’illusione e l’inganno. Dal Barocco al cinema, Bonnano, 2010, e Il moderno e la crepa. Dialogo con Mario Missiroli, Mimesis, 2012 et de nombreux essais.

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