L’ethnologue et le peuple

L’ethnologue et le peuple

Ernesto De Martino entre fin du monde et Résistance (1943-1945)

20,00

Anthropologue connu en France comme le « Lévi-Strauss italien » et auteur redécouvert aujourd’hui pour ses réflexions sur la « fin du monde », Ernesto De Martino est l’une des figures emblématiques de l’anthropologie et de la culture italiennes qui surgissent des cendres du fascisme et de la guerre : son chef-d’œuvre de 1948, Le monde magique, dont le manuscrit a été sauvé des ruines, marque ce renouveau.

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UGS : 9788869762178 Catégorie :
000

Anthropologue connu en France comme le « Lévi-Strauss italien » et auteur redécouvert aujourd’hui pour ses réflexions sur la « fin du monde », Ernesto De Martino est l’une des figures emblématiques de l’anthropologie et de la culture italiennes qui surgissent des cendres du fascisme et de la guerre : son chef-d’œuvre de 1948, Le monde magique, dont le manuscrit a été sauvé des ruines, marque ce renouveau. Pendant le conflit, le jeune historien des religions napolitain est en train de rédiger cet ouvrage alors que son itinéraire d’intellectuel se voit bouleversé par l’Occupation, les persécutions politiques et raciales et son engagement dans la Résistance dans les zones rurales de Romagne, dans le Nord de l’Italie. Qu’est-ce que cela peut signifier, pour un ethnologue intéressé à l’histoire et à la pensée magique de peuples « primitifs » de mondes lointains, de se retrouver face à une fin de monde et au milieu d’un peuple d’ici qui tente de faire l’Histoire ? Renversement du regard ethnologique sur l’ethnologue lui-même et son temps, cet essai d’anthropologie historique interroge, à travers l’expérience demartinienne, le parallèle entre la « crise de la civilisation occidentale », représentée par le nazifascisme et la guerre, et la « crise de la présence » du « monde magique ». Un moment vécu comme rédempteur, celui de la Résistance, qui, en Italie comme en France, remet en question les manières consolidées de concevoir les relations entre intellectuels et peuple et celles entre « notre » monde « civilisé » et celui « magique » des « autres ».

Riccardo Ciavolella est chercheur CNRS à l’Institut Interdisciplinaire d’Anthropologie du Contemporain de l’EHESS, où il enseigne l’anthropologie politique. Son travail interroge l’émergence du politique dans les marges et les fins des mondes, en Afrique comme en Europe. Auteur de nombreux ouvrages et articles, dont notamment Introduction à l’anthropologie du politique (avec E. Wittersheim), il a publié, chez Mimesis Edizioni (Italie), l’essai Antropologia politica e contemporaneità et le roman Non sarà mica la fine del mondo, écho littéraire de l’ouvrage ici proposé.

Information complémentaire

ISBN

9788869762178

Date de parution

2020

Pages

266